Le pays s’est vu interdire temporairement la vente de ses certificats de pollution sur le marché international. Il n’a pas respecté les règles de calcul imposées par le protocole de Kyoto.
Alors que le gouvernement ne sait plus quoi inventer pour faire face à la crise et réduire ses dépenses, il a appris dimanche 28 août qu’il ne pouvait plus compter sur ses certificats de pollution. La Roumanie vient de se voir interdire temporairement la vente sur le marché international son surplus de quotas d’émissions de CO2 par le comité de conformité du protocole de Kyoto.
Sur le plan financier, cette décision pèse lourd. En décembre dernier, le ministre de l’environnement, Laszlo Borbely, estimait que la Roumanie pouvait gagner environ 1,5 milliard d’euros avec la vente de ces certificats.
Le problème est que les autorités se sont montrées laxistes. Le comité en charge de faire respecter le protocole de Kyoto leur reproche en effet de ne pas avoir effectué correctement l’inventaire national des gaz à effet de serre en 2010.
Décision attendue
« Cette décision n’a rien d’une surprise », selon Adrian Simionescu, spécialiste en transaction de certificats de pollution. « En juillet, on nous avait déjà prévenus, mais rien n’a été fait », explique-t-il. La Bulgarie avait également connu le même sort l’année dernière, avant de réintégrer, sept mois plus tard, le marché du carbone.
Les difficultés s’accumulent sur ces marchés. Au début de l’année, la Commission européenne avait même suspendu durant quelques jours le marché du carbone après avoir constaté que des pirates informatiques avaient forcé les sécurités des registres nationaux et réussi à voler des quotas.
Depuis 2005, 38 pays industrialisés se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 5 % entre 2008 et 2012 sur la base de la pollution enregistrée en 1990. Comme de nombreuses usines très polluantes datant de l’ère soviétique ont mis la clé sous la porte peu de temps après la chute du régime, la Roumanie n’a pas eu beaucoup de mal à atteindre cet objectif. Elle l’a même dépassé.
Les négociations continuent
Aujourd’hui, Bucarest dispose d’un crédit de 300 millions de certificats d’émission de gaz à effet de serre qu’elle peut vendre à d’autres pays. « Nous continuons de négocier les contrats pour que pour la vente de ces certificats soit effectuée dès que nous récupérerons notre éligibilité », a déclaré le ministre de l’environnement en début de semaine, avant de s’engager à résoudre toutes les irrégularités dans un délai maximum de six mois.
Une tête est d’ailleurs déjà tombée. Même s’il estime ne pas être responsable, le directeur de l’Agence roumaine pour la protection de l’environnement, Iosif Nagy, a présenté sa démission lundi 29 août.
Source : la Croix
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