La Bulgarie n’accepterait pas de se joindre à la zone euro dans la situation actuelle. C’est ce qu’a déclaré le ministre bulgare des finances Siméon Diankov dans des interviews pour les grands médias mondiaux : CNN, Reuters, BBC World Service, Sky News. Le Financier N°1 a été sincère en déclarant que lorsqu’il est devenu ministre, il y a deux ans, son grand désir était que la Bulgarie se joigne le plus rapidement à la zone euro. Mais de nos jours, « la crise en Grèce et dans d’autres pays nous a incités à considérer avec plus de prudence le club auquel nous désirons adhérer ainsi que les conséquences de cette adhésion », commente le ministre des finances. Il met l’accent sur le fait que la prudence de la Bulgarie est liée non seulement à la politique monétaire, mais aussi à la politique fiscale « car nous devons connaîte quelles seront les règles fiscales qui seront introduites, et l’idée d’une harmonisation fiscale ne nous plaît pas » a exprimé la position de notre pays Siméon Diankov. Ce n’est pas sans un sentiment de fierté que le financier N°1 a déclaré pour la CNN que des pays tels la Bulgarie et l’Estonie pouvaient donner une leçon à certains pays occidentaux qui « ont désormais oublié ce que veut dire discipline budgétaire ». Interrogé pour Reuters le ministre des finances a déclaré que notre pays reportait l’adhésion à la zone euro jusqu'à ce que se soit éclaircie la situation de la dette des faibles économies dans la zone euro. Le délai le plus réaliste pour l’entrée de la Bulgarie dans l’union monétaire est l’année 2015. Le Radio National a demandé à l’analyste économique Gueorgui Anguélov de commenter ce thème:
Pourquoi le ministre des finances a-t-il modifié sa position alors qu’il était le plus grand adepte de l’entrée de la Bulgarie à l’union monétaire ?
« La zone euro a commencé à se modifier, il y a une certaine insécurité sur ce qui se passe exactement et jusqu’où en arrivera-t-on, aussi bien en ce qui concerne les idées d’harmonisation des impôts, ce qui serait au détriment de la Bulgarie, ainsi que sur le fond de sauvetage dans lequel notre pays devra faire un versement très important pour sauver des pays plus riches que lui », dit dans son interview à RBI Gueorgui Anguélov. Tout de même, si une Bulgarie pauvre doit sauver l’Italie avec sa dette de deux trillions, il n’est pas certain que nous puissions boucler nos comptes. C’est pour cela qu’il est bon de voir quelle direction prendra l’Italie et le fonds de sauvetage, quelle sera notre écot dans l’aide commune et alors seulement nous prendrons une décision définitive. »
L’équilibre s’est modifié – avant, la Bulgarie avait une forte motivation d’intégrer rapidement la zone euro, maintenant, nous attendrons que soient réglés les problèmes et alors nous verrons.
En réalité est-il encore avantageux d’adhérer à l’union monétaire ?
« Tout le problème c’est que nous ne savons pas ce qui est arrivé dans la zone euro. Nous ne pouvons pas dire si dans 10 ans nous aurons un fort euro, qui sera une monnaie mondiale stable, ou bien dans 10 ans l’euro se divisera en deux camps – d’un euro fort, et d’un euro faible au Sud ou bien se désagrégera totalement » commente la situation de la monnaie européenne l’analyste économique Gueorgui Anguélov
Quels seraient les avantages pour la Bulgarie si elle adoptait la monnaie européenne ?
« Le grand atout, c’est l’entrée dans une union grande et stable qui apporterait davantage de confiance envers notre pays », explique les aspects positifs de l’adhésion à la zone euro Gueorgui Anguélov. Se joindre à une union monétaire forte et stable, ajoute encore un degré de stabilité pour le pays respectif, ce qui fera venir plus d’investissements, impulsera le commerce et contribuera à la croissance économique.
Source : BNR
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire