jeudi 8 septembre 2011

Les effets pour la Bulgarie de la croissance hésitante en Europe

La faible demande domestique dans les principaux partenaires commerciaux de la Bulgarie en Europe comme l’Allemagne aura pour effet un ralentissement de la croissance des exportations et, en conséquence, les rentrées en devise et les investissements étrangers seront moins importants. Car si la production industrielle en Europe fléchit ceci aura des retombées sur les carnets de commandes des compagnies bulgares qui exportent des matières premières et des matériaux pour les économies développées. Selon les analystes cela représente un risque pour l’économie bulgare de retomber en récession. Car la reprise actuelle est plutôt fragile et car la Bulgarie est fortement dépendante de la conjoncture internationale. Selon les données de l’Institut national de statistique, les exportations bulgares à destination de l’Union européenne ont augmenté de plus de 43% au premier semestre en comparaison avec 2010.

L’expert en macroéconomie Luchezar Bogdanov du cabinet Industry Watch propose son commentaire à ce sujet et, plus spécialement, sa réponse sur les possibles conséquences pour l’économie bulgare des problèmes économiques en Europe à la lumière du fait que 60% des exportations bulgares sont destinés aux pays en Europe occidentale :
« La réduction de la demande dans des partenaires commerciaux essentiels se répercute sur les exportateurs mais pas sur tous de la même façon. Il y a en ce moment des pays en Europe qui enregistrent une croissance de l’ordre de 4, 5 % et même plus, il s’agit de l’Estonie, de la Finlande, de la Suède, de l’Autriche, nous rappelle Luchezar Bogdanov. C’est une opportunité pour les hommes d’affaires bulgares qui devraient être plus compétitifs pour s’installer sur ces marchés et réussir à garder le niveau des exportations ».

Sur la toile de fonds des problèmes dans l’Union européenne, le premier ministre Boyko Borissov et le ministre des finances Siméon Dyankov ont déclaré avec fierté que certains pays devraient suivre l’exemple de la Bulgarie en matière de stabilité financière.
« L’exemple le plus convaincant se trouve dans l’histoire récente de la Bulgarie, répond l’expert en macroéconomie. Il y a 14-15 ans nous avions une dette comparable à celle de la Grèce et beaucoup plus grande que les dettes de l’Italie, de l’Espagne et de la Belgique, par exemple. Aujourd’hui cependant nous sommes le pays le moins endetté dans l’Union européenne après l’Estonie. C’est pour dire qu’il est possible de réduire une dette aussi grande par le biais de réformes structurelles, de privatisations, d’excédents budgétaires pendant les années fastes de croissance quand on observe une augmentation des recettes fiscales. L’exemple de la Bulgarie témoigne que la situation n’est pas sans issue et que le problème de la dette peut être résolu. Nous avons également un bon exemple à donner en matière d’excédents budgétaires. Or, même pendant les années fastes de la croissance économique nous n’avons pas vu des pays européens accumuler des excédents budgétaires car tout le monde croyait qu’il est normal et acceptable d’avoir des déficits modérés. Mais quand la crise nous est tombée sur la tête on a vu que ces déficits modérés sont en réalité des déficits énormes. C’est à ce titre que l’exemple de la Bulgarie est très significatif. Quant aux plans et aux futures politiques dans le pays, la proposition de réduire et d’inscrire dans la Constitution du pays la règle des 3% de déficit public est une mesure qui est aussi discutée et envisagée en Italie et en Espagne. Le sujet a même été examiné par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. On pourrait conclure que les ambitions bulgares ces deux dernières années et les sérieuses mesures du gouvernement pour leur réalisation semblent une bonne pratique ».

Source : BNR

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