jeudi 29 septembre 2011

Réforme de la zone euro : la fronde de l’Est

Les décisions unilatérales du couple franco-allemand irritent de plus en plus les pays d’Europe de l’Est. Ces futurs membres de la zone euro menacent d'organiser de nouveaux référendums dans leurs pays.

Alors que l’ensemble des ministres des Affaires européennes était réuni à Bruxelles lundi 12 septembre, les représentants de sept pays d’Europe de l’Est (Pologne, République tchèque, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Lituanie, Lettonie) ont organisé une "contre-réunion".

Ces États veulent protester contre leur mise à l'écart des négociations sur la réforme de la zone euro et de sa gouvernance. Selon eux, celle-ci se déroule avant tout au cours de tête-à-tête franco-allemand.

Tous ces pays ont adhéré à l’Union européenne entre 2004 et 2007 et se sont engagés à adopter l’euro quand leur économie serait prête. Ils considèrent donc que ces modifications les concernent tout autant que les actuels membres de l’Eurozone et demandent à être conviés à la table des négociations. Sur le fond, ils ne s’opposent en rien à des modifications.

Pour faire pression sur l’Eurogroupe, ces sept États menacent d'organiser de nouveaux référendums sur l’accession à l’euro. Les citoyens de ces pays avaient déjà été amenés à se prononcer sur leur entrée dans l'UE. Or, il est probable que le résultat des votes sur une adhésion à la zone euro ne seraient pas les mêmes aujourd'hui. « Si les règles du jeu sont changées entre temps, il est normal de refaire voter nos citoyens », a confié un diplomate.


Cette action symbolique n’est que le point culminant d’une exaspération grandissante des nouveaux entrants par rapport à Paris et Berlin, qui décident de l’avenir de l’UE lors de sommets bilatéraux comme ce fut le cas à Deauville en octobre 2010 ou à l’Élysée le 16 août.

Quelques jours après cette rencontre, le premier ministre polonais, Donald Tusk avait d’ailleurs fustigé l'insuffisance des décisions de la chancelière allemande et du président français.

"Nous sommes insatisfaits de la rencontre Merkel-Sarkozy et de ses effets parce qu'elle n'a en fait pas renforcé la gestion de l'économie de la zone euro. (…) La présidence polonaise attendait, après cette rencontre - et elle attend toujours -, des décisions beaucoup plus fermes (…). Nous ne craignons pas que les rencontres des hommes politiques de la zone euro apportent un renforcement de la gestion de l'économie de la zone euro, car la zone euro en a absolument besoin », avait-il déclaré devant les députés polonais le 19 août.

Depuis le début de sa présidence tournante de l’UE, le 1er juillet, Varsovie essaie d’être incluse dans les négociations autour de la zone euro. Sans succès.

Source : EurActiv

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