« La situation en Roumanie est alarmante », a annoncé Violeta Alexandru, directrice de l'Institute for Public Policies (IPP), un groupe de réflexion qui a présenté un rapport le 12 juillet.
Ce rapport, intitulé « Fondurile structurale - de la oportunitate de dezvoltare la buget de pradă » (en français : « Fonds structurels : des opportunités de développement à un budget de proie ») décrit en détail le taux d'absorption « extrêmement faible » de l'argent alloué à la Roumanie afin de combler son retard de développement par rapport au reste de l'Union européenne.
Le rapport critique surtout le « manque de transparence » de l'administration roumaine dans sa gestion des fonds structurels.
Bucarest n'a absorbé que 3,4 % des 20 milliards d'euros de financement européen alloués pour 2007-2013, a déclaré Ton Van Lierop, porte-parole du commissaire à la politique régionale, Johannes Hahn.
« La Roumanie est loin derrière la Bulgarie », affirme l'IPP, faisant référence à ce pays voisin qui a rejoint l'UE en même temps que la Roumanie le 1er janvier 2007.
Le premier ministre roumain, Emil Boc, s'est dit du même avis, confirmant que le taux d'absorption des fonds européens était « très faible » dans son pays. L'opposition a demandé la démission du gouvernement pour cause de « performance désastreuse ».
Des ONG et des experts européens ont demandé à la Roumanie de nommer un ministre qui serait en charge de la coordination et de l'absorption des financements européens. La Bulgarie avait en effet amélioré ses résultats après la nomination d'un tel ministre en 2008.
Les problèmes de la Roumanie sont « systémiques », ont déclaré des représentants de l'UE, cité par le site Internet roumain Hotnews. Ils ont ajouté que les problèmes du pays tiraient leur origine de la corruption, d'une piètre législation, d'une gestion et d'un contrôle inefficaces, de la bureaucratie et de conflits d'intérêts.
Sur les ondes de la radio nationale le 26 mai, le président roumain, Traian Basescu, a expliqué que certains projets impliquant des fonds européens avaient été audités et que des irrégularités avaient été décelées, prenant le risque de voir une partie de cet argent renvoyée à Bruxelles.
M. Basescu a ajouté que ces problèmes étaient surtout apparus lorsque les fonds de l'UE avaient été transférés du gouvernement central aux autorités locales.
« Comme je m'exprime à la radio nationale, je demande aux administrations locales de prendre des précautions avec les fonds du ministère du développement régional, du ministère de l'agriculture et du ministère du travail. Respectez les procédures, car les signaux que nous avons reçus jusqu'à présent sont suffisamment alarmants », a mis en garde le chef d’État.
L'eurodéputé Jorgo Chatzimarkakis (Allemagne) a récemment déclaré, que la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie devraient accepter que des experts étrangers gèrent les financements de l'UE.
« Ils ont tous leur orgueil, et disent que cela « porterait atteinte à leur souveraineté », mais ce n’est bien entendu pas le cas », a expliqué M. Chatzimarkakis.
Source : EurActiv
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