Le développement de la grande distribution dans les pays d'Europe centrale et de l'Est a démarré au début des années 1990, après la chute de l'URSS. A l'heure actuelle, si la plupart des grands groupes européens sont présents dans la zone, ils n'y accordent pas pour autant le même niveau de priorité.
Les pays d’Europe centrale et de l’Est présentent des profils assez disparates d’un point de vue économique, d’autant plus après le passage de la crise. A l’heure actuelle, les marchés les plus dynamiques restent la Pologne avec un budget solide et un réservoir de consommateurs intéressant, la Russie et l’Ukraine qui peuvent notamment compter sur leurs ressources naturelles en matières premières, selon des analystes. En revanche, des pays comme la Roumanie, la Slovénie, la Hongrie, la Bulgarie ou la République tchèque ont davantage souffert de la crise et les résultats des grands distributeurs internationaux ont été impactés. Avant la crise, l’économie slovaque était l’une des plus dynamiques en Europe, et elle devrait connaître une reprise plus nette que d’autres pays.
L’allemand Metro, le britannique Tesco, le hollandais Ahold font partie des groupes européens présents dans cette zone. Parmi les distributeurs français, les principaux acteurs dans ces pays sont Carrefour et Auchan, mais également Intermarché (Pologne, Roumanie) et Leclerc (Pologne, Slovénie) dans une moindre mesure. Toutefois, les marchés d’Europe de l’Est et d’Europe centrale ne correspondent pas au même niveau de priorité pour tous.
Pologne : chef de fil des pays d’Europe centrale
Carrefour détient 335 magasins en Pologne (dont 82 hypermarchés) et Auchan une quarantaine. En 2010, les ventes du groupe dirigé par Lars Olofsson dans la zone Europe/Marchés de croissance (hors Espagne, Italie, Belgique) correspondaient à près de 9% du chiffre d’affaires total. La Pologne compte pour un quart du chiffre d’affaires Europe/Marchés de croissance (plus de 2% du CA total). Le groupe a indiqué que la Pologne présentait des résultats «prometteurs» grâce à une meilleure maîtrise des coûts. Tesco est également bien placé, avec un chiffre d’affaires 2010 en Pologne (371 magasins) qui atteignait 3,2% du CA total, et près d’un quart du CA Europe (Hors Grande-Bretagne). Après une année 2009 difficile en Europe, le groupe allemand Metro a vu la croissance reprendre l’an passé en Europe de l’Est, où il réalise environ 25% de son chiffre d’affaires total.
Dans un marché qui reste fragmenté avec de nombreux commerces de proximité traditionnels, la Pologne constitue un marché «assez compétitif entre les grands concurrents européens et se porte plutôt bien», selon un spécialiste du secteur. A cela s’ajoute le succès grandissant des MDD (marques distributeurs) qui pousse les groupes à privilégier les magasins de proximité et de discount. L’un des mieux positionnés en Pologne est le portugais Jeronimo Martins, notamment grâce à son enseigne de Hard discount Biedronka.
Le marché polonais de la distribution a connu plusieurs recompositions de portefeuille. D’autres ont renoncé à ce marché, comme Casino qui avait cédé ses hypermarchés Géant à Real (Metro) et ses supermarchés Leader Price à Tesco en 2006. L’année précédente, le groupe hollandais Ahold avait vendu à Carrefour ses hypermarchés Hypernova polonais.
La Russie, marché complexe mais prometteur
En Europe de l’Est, la Russie apparaît comme l’autre marché au potentiel de croissance particulièrement attractif. Les acteurs internationaux de la distribution qui sont parvenus à réellement s’implanter sur le marché russe sont l’allemand Metro et le français Auchan. Depuis des années, le français a fait de la Russie l’un de ses chevaux de bataille (44 hypermarchés et 52 supermarchés). L’allemand dispose d’un réseau de 57 cash & carry (vente en gros) et de 16 supermarchés Real. Ces deux entreprises figurent parmi les cinq plus grands distributeurs alimentaires de Russie, aux côtés de trois opérateurs russes, dont le leader X5 Retail Group.
Fin 2009, Carrefour avait en revanche décidé de céder ses activités en Russie. De son côté, l’américain Wal-Mart, numéro un mondial de la distribution, a indiqué en décembre 2010 qu’il fermait son bureau de Moscou mais qu’il allait continuer de «rechercher des occasions pour percer ce marché». La Russie constitue un «bon marché pour ceux qui s’y sont installés suffisamment tôt», indique un analyste spécialisé dans le secteur. «Désormais, les acteurs qui voudront s’implanter ou revenir en Russie devront passer par le rachat de groupes russes», note le spécialiste.
Des actifs plus marginaux dans la région
Les grands distributeurs européens sont aussi présents dans de plus petits marchés de la zone, comme la Roumanie, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie. La plupart de ces pays ont dû mettre en place des plans de rigueur du fait des conséquences de la crise, et certains ont eu recours à des aides d’institutions comme le Fonds monétaire international ou l’Union européenne.
Avec une présence moindre, Carrefour détient 55 magasins en Roumanie (12% du CA Europe/Marchés de croissance et 1% du CA total), et 5 hypermarchés en Bulgarie, tandis qu’Auchan représente 12 magasins en Hongrie, 7 en Roumanie et 8 en Ukraine. Le second a pour avantage sur le premier d’avoir percé en Russie avec ses hypermarchés. En 2007, Carrefour a cédé ses actifs en République tchèque et en Slovaquie auprès de Tesco. En février 2010, le groupe de Lars Olofsson a conclu un accord avec son partenaire Marinopoulos pour créer une société commune dans les Balkans.
Source : Easybourse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire