Le Fonds monétaire international (FMI) a déconseillé jeudi la Bulgarie d'investir une partie de sa réserve budgétaire en obligations, rejoignant les mises en garde des banques centrales bulgare et européenne contre ce projet du gouvernement.
"Les pare-chocs fiscaux doivent être renforcés pour sauvegarder la stabilité. A cette étape, il serait prudent d'augmenter la réserve budgétaire et d'éviter (...) sa réduction", a déclaré Catriona Purfield, chef de la mission du FMI en Bulgarie, citée dans un communiqué.
La banque centrale de Bulgarie s'était vivement opposée en avril au projet gouvernemental selon lequel 30% du fonds garantissant la stabilité des retraites, soit 276 millions d'euros, seront investis en titres d'Etat dès cette année. La part du fonds, qui se chiffre actuellement au total à 1,8 milliard de leva (920 millions d'euros), investie en titres d'Etat augmentera chaque année pour atteindre 70% en 2016.
Le fonds fait partie de la réserve budgétaire de la Bulgarie, qui s'est déjà réduite de 8 milliards de leva en 2009 à 3,8 milliards fin février.
Le ministre des Finances Siméon Djankov a cependant déclaré jeudi qu'il maintenait son projet, qui devrait être adopté au Parlement d'ici deux mois.
Le FMI a en revanche soutenu le projet gouvernemental d'émettre des obligations en euros d'une valeur jusqu'à 1 milliard euros, en vue du remboursement d'une dette de 818 millions d'euros qui tombe à échéance en janvier 2013.
"Recourir aux marchés internationaux pour assurer des fonds en vue de répondre aux futures besoins et de renforcer la réserve serait une bonne option", selon Mme Purfield.
La Bulgarie compte émettre des obligations de cinq ans vers la fin mai-début juin, pour la première fois depuis dix ans.
Le FMI a par ailleurs confirmé sa prévision de croissance de 0,8%% en 2012 et de 1,5% en 2013. Il a encouragé "des réformes structurelles plus courageuses", visant notamment la santé publique qui reste chère et peu efficace.
"Le système bancaire demeure bien capitalisé, liquide, profitable et bien contrôlé", note le FMI, malgré une hausse des crédits non remboursés au premier trimestre de 2012.
Les crédits à risque ont atteint 23,4% à la fin mars, mais 69% d'entre eux étaient couverts par des réserves des banques respectives, selon la banque centrale.
Source : Les Échos, AFP
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