mercredi 12 octobre 2011

Déficit : seuls 8 pays européens sous les 3 % du PIB en 2012

L'endettement public européen culminera à 83,3 % du PIB en 2012, a révélé hier la Commission européenne.

En dépit d'une deuxième année de reprise économique et malgré les mesures d'assainissement en cours, la Commission européenne estime que l'endettement public de l'Union européenne atteindra un point haut de 83,3 % en 2012, contre 59 % en 2007. Dans les 17 États de la zone euro, il culminera même à 88,7 %, contre 66,3 % cinq ans auparavant. Mais, si les États mettent en œuvre les différentes mesures d'assainissement budgétaire promises, la dette devrait se stabiliser à la fin de 2012, estime la Commission.

La Commission souligne à quel point cette envolée de 20 points de l'endettement se paie au prix fort : « En moyenne, les intérêts versés ont représenté 2,7 % du PIB en 2010 et, dans certains pays, le seul paiement des intérêts a représenté entre 70 % et 80 % de leur déficit budgétaire annuel. » Bruxelles insiste donc sur la nécessité de poursuivre une politique de désendettement. Interrogé hier sur la faisabilité d'un plan de relance pour l'emploi du type de celui que le président Obama a annoncé la semaine dernière aux États-Unis, la Commission européenne a répondu par un « non » très ferme. « Garantir la viabilité des finances publiques constitue une condition préalable à une croissance économique et à une création d'emplois », a déclaré dans un communiqué Olli Rehn, le commissaire en charge des Affaires économiques et financières, en défendant la stratégie de l'Union en faveur d' « un assainissement budgétaire progressif et différencié ».


Actuellement, seuls le Danemark, l'Estonie, le Luxembourg, la Finlande et la Suède affichent des déficits budgétaires inférieurs au seuil de 3 % du PIB fixé par les règles du Pacte de stabilité et de croissance. A la fin de l'année, l'Allemagne, la Bulgarie et la Hongrie devraient rejoindre le club des bons élèves, la Hongrie pour des raisons exceptionnelles tenant à la nationalisation des retraites privées. Comme le souligne Bruxelles, la « réparation budgétaire va durer de longues années ». Et de prévenir qu'en dépit des mesures déjà prises, le débat sur la viabilité de la dette va aller en s'intensifiant, ne serait-ce qu'en raison du vieillissement de la population en Europe.

Néanmoins le commissaire Rehn estime que si les pays qui sont actuellement sous la pression des marchés pour réduire leurs déficits doivent poursuivre leurs efforts, ceux qui connaissent des surplus doivent laisser fonctionner les stabilisateurs automatiques pour éviter un ralentissement trop fort de la reprise. Concernant la France, dont l'endettement public atteindra 86,8 % en 2012 - soit 22,9 points de plus qu'en 2007 -, la Commission pointe une nouvelle fois le besoin de mesures supplémentaires.

Source : LesEchos

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