La Russie tente à nouveau sa chance en poursuivant la Bulgarie en justice dans le but d'accélérer la construction de la centrale nucléaire de Belene, la première dans l'UE qui soit totalement dépendante de la technologie russe.
Atomstroyexport, une filiale de la corporation détenue par l'État russe, Rosatom, réclame 58 millions d'euros à l'entreprise nationale électrique (NEK) bulgare pour des retards de paiement concernant le travail effectué sur deux réacteurs nucléaires.
Atomstroyexport accuse la Bulgarie de ne pas respecter les clauses du contrat pour les travaux achevés avant que la construction d'un réacteur de mille mégawatts ne soit interrompue en avril.
L'entreprise a déclaré qu'elle avait introduit une action devant la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale car les retards de paiement pourraient causer des problèmes avec les autorités fiscales et des créditeurs.
Les représentants de la NEK et le ministère bulgare de l'énergie ont déclaré qu'ils attendraient d'être officiellement informés de ce recours avant de faire des commentaires.
Un représentant du gouvernement a affirmé que si la Russie avait bel et bien introduit une action en justice, la Bulgarie ferait de même, mais pour un plus grand montant.
La catastrophe nucléaire au Japon a intensifié les pressions sur la Bulgarie pour qu'elle abandonne ce projet qui, selon les environnementalistes et certains lobbys, serait en construction sur une zone sismique et coûterait trop cher.
Début juillet, Sofia a annoncé qu'elle interrompait les travaux sur la centrale de Belene jusqu'en septembre, annonçant trois mois de retard supplémentaires pour revoir la sécurité et clarifier les conditions du financement russe du projet.
La Bulgarie a engagé Atomstroyexport en 2006, mais le projet s'enlise dans des différends avec Moscou sur les coûts et des problèmes de financement. La Russie affirme que la construction de la centrale coûtera 6,3 milliards d'euros, alors que Sofia assure quant à elle que les coûts ne dépasseront pas les 5 milliards.
En 2010, Moscou a proposé d'augmenter la capacité d'un prêt pour que le projet continue d'avancer, mais Sofia a rejeté cette proposition, affirmant qu'elle tenterait de trouver un investisseur stratégique.
Les alliés du gouvernement bulgare à Bruxelles et à Washington affirment que ce projet amplifiera la dépendance énergétique de la Bulgarie face à la Russie qui contrôle déjà sa seule raffinerie pétrolière et lui fournit près de 100 % de son gaz naturel.
Source : EurActiv
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