Les bases d'un accord
sont jetées pour permettre l'acheminement de gaz en provenance d'Azerbaïdjan
vers la Bulgarie, un pays qui importe aujourd’hui la quasi-totalité de son gaz
de Russie.
Le consortium en charge du gazoduc transadriatique (TAP) et
les gestionnaires de l'interconnecteur Grèce-Bulgarie (IGB) ont signé un accord
visant à collaborer à la réalisation d'un point d'interconnexion entre les deux
réseaux à proximité de Komotini (Grèce).
Cet accord permettra d'approvisionner le réseau gazier
bulgare ainsi que la région de l'Europe du Sud-Est en gaz en provenance
d'Azerbaïdjan. À l'heure actuelle, la Bulgarie dépend presque totalement de
l'importation de gaz russe.
Lutz Landwehr, directeur commercial de TAP, salue cet accord
qui permettrait de transporter du gaz entre la mer Caspienne et la Bulgarie. Le
pays des Balkans pourrait ainsi diversifier et sécuriser son approvisionnement
au niveau national et dans la région.
TAP et ICGB AD, responsable de la connexion entre la Grèce
et la Bulgarie, commenceront à collaborer après la signature d'un protocole
d'accord et de coopération. Les deux entreprises se pencheront d'abord sur les
exigences techniques de chaque projet, échangeront des bonnes pratiques et
d'autres informations pertinentes pour la mise sur pied de ces projets.
Le projet de gazoduc transadriatique (TAP) acheminera le gaz
de la région caspienne vers l'Europe en transitant par la Turquie. Les
responsables du projet s'apprêtent à faire un appel d'offres en 2014 pour
entamer la construction du chantier l'année suivante.
D'après le ministère bulgare de l'Économie et l'Énergie,
l'IGB comprend la construction d'un gazoduc à flux inversés de 168,5 kilomètres
(140 km en Bulgarie et 28,5 km en Grèce). Les réseaux gaziers grecs et bulgares
seront reliés entre les régions de Komotini (Grèce) et de Stara Zagora
(Bulgarie). La capacité du gazoduc oscillera entre 3 et 5 milliards de mètres
cubes par an (mmc/an). Son diamètre atteindra 70 cm.
La holding énergétique bulgare EAD et les gérants IGI
Poseidon (constitué à parts égales entre EDISON et DEPA) s'étaient regroupés
pour constituer la holding « ICGB AD » en janvier 2011. La holding EAD et IGI
Poseidon sont les deux seuls actionnaires et détiennent chacun 50 % des parts.
Cette entreprise commune construira, possédera et exploitera les
infrastructures. Elle sera également en charge de nombreuses opérations
concernant la nouvelle interconnexion IGB : conception, financement,
construction, mise en service, fonctionnement et entretien.
Selon la presse bulgare, la Commission européenne et la
Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) devraient
financer en grande partie l'IGB. Ce projet devrait coûter environ 160 millions
d'euros. Après la Grèce, le gazoduc traversera trois villes bulgares (Kardjali,
Haskovo et Dimitrovgrad) avant d'atteindre Stara Zagora, lieu de connexion avec
le système national de diffusion de gaz.
La construction de cette interconnexion devrait débuter
cette année et être achevée en 2016, selon les autorités bulgares.
L'IBG est en réalité un ancien projet prévu au départ pour
acheminer du gaz entre le terminal de gaz naturel liquide de Revithoussa
(Grèce) vers la Bulgarie.
La Bulgarie avait placé ses espoirs sur le projet Nabucco
étant donné qu'il permettait de transporter du gaz azerbaïdjanais depuis la
Turquie en transitant par la Bulgarie avant d'être envoyé plus au Nord. Sofia a
été très déçue que son projet n'ait pas été sélectionné. Cependant, le
consortium gazier TAP a donné à plusieurs reprises l'assurance que son projet
peut contribuer à la diversification de la distribution du gaz bulgare.
Source : EurActiv
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