mercredi 3 août 2011

Bulgarie et Roumanie dans Schengen, finalement oui...

L’adhésion à l’espace Schengen se fera en deux étapes. En septembre 2011, le contrôle frontalier aérien des deux pays va disparaitre. L’an prochain, il devrait en être de même pour les frontières terrestres et maritimes. Cette formule a été proposée par l’Allemagne avec l’accord de la France, des Pays-Bas et de la Finlande, pourtant préalablement opposés à l’adhésion des deux pays candidats dans l’espace de libre circulation. La décision finale doit être prise le 23 septembre lors de la réunion des ministres des affaires intérieures des pays membres de l’UE.

Une adhésion conditionnelle

Initialement prévue pour mars 2011, l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen a été reportée. En effet, les ministres de l’intérieur français et allemand ont envoyé en décembre dernier une lettre conjointe à la Commission européenne, estimant que les deux pays n’avaient pas suffisamment fait de progrès en matière de lutte contre la corruption et la criminalité. Cette décision a provoqué de vives réactions dans les deux pays.


Pour Maria Nedelcheva, eurodéputée bulgare (PPE), les critères d’adhésion pour les deux candidats ne sont pas les mêmes que pour les autres états membres : “La Bulgarie et la Roumanie doivent remplir certains critères techniques. Les rapports montrent que ces critères sont effectivement remplis. Ce qui me désole, c’est que dans le débat viennent s’ajouter d’autres éléments qui n’ont rien à voir avec le dossier d’entrée dans l’espace Schengen. Dans ce cas, on peut se demander s’il n’y a pas deux poids deux mesures. Tous les autres pays membres de l’espace Schengen étaient jugés uniquement par rapport aux critères techniques alors qu’ici entrent en jeu d’autres critères comme le mécanisme de coopération et de vérification concernant la réforme du système judiciaire ou encore la question des Roms. Je propose de faire la part des choses et d’appliquer les mêmes critères de sélection pour ces deux nouveaux pays candidats”.

Pour l’eurodéputé roumain Cristian Dan Preda (PPE): “Les autorités roumaines s’étaient concentrées sur les rapports d’ordre technique. Ces rapports concernant la gestion des frontières étaient satisfaisants pour la Roumanie. La plupart des autorités roumaines estime que ce refus n’était donc pas justifié.”

Les rapports montrent que la Bulgarie et la Roumanie remplissent les critères d’adhésion. L’Allemagne, la France et les Pays-Bas souhaitent maintenant obtenir des résultats concrets de  lutte contre la corruption et le crime organisé.

Une discrimination légitimée

Une autre crainte concernant l’adhésion des deux pays serait liée au possible transit, via la Bulgarie, d'immigrés clandestins originaires de pays tiers qui arriveraient de la frontière grecque ou par la Turquie. Pour protéger ses frontières, l’UE envisage d’envoyer des services frontaliers et douaniers aux frontières bulgares et roumaines pour surveiller le contrôle de passage.

Qu’importe la décision de l’UE, les Pays-Bas limiteront l’accès au marché du travail hollandais et appliqueront des restrictions de travail pour les Bulgares et les Roumains. Pour recevoir un permis de travail, les citoyens bulgares et roumains devront passer “un test spécial de travail”, consistant à vérifier s’il n’y a pas de candidat hollandais prioritaire pour le même poste. La Commission européenne ne s’oppose pas à cette décision. En effet, une telle vérification existait déjà avant le 1er juillet et avait conclut que le gouvernement hollandais était plus strict dans l’application des restrictions.

Enfin, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a soutenu au Parlement européen l’entrée des deux pays dans l’espace Schengen. A l’instar de la Hongrie, la Pologne, ayant repris la présidence du Conseil de l’UE pour la seconde moitié de l’année 2011, souligne l’importance et donne priorité à l’adhésion des deux pays dans l’espace de libre circulation.

Source : Europa

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